
Equateur : affrontements meurtriers dans une prison d’Esmeraldas
Le 25 septembre 2025, de nouveaux affrontements entre détenus d’une prison d’Esmeraldas ont révélé la gravité de la crise pénitentiaire en Equateur. Ces violences ont fait au moins dix-sept morts, dont certains ont été décapités. Cette tragédie représente un nouveau chapitre tragique dans un contexte déjà marqué par des violences similaires récurrentes.
Des violences alarmantes et tragiques
Les affrontements ont été rapidement attribués à des rivalités entre gangs. Selon l’Autorité pénitentiaire équatorienne (SNAI), ces événements tragiques ont également fait état d’un bilan initial plus faible. Ce dernier a rapporté que la police avait d’abord annoncé un nombre de dix morts. Cette situation tragique démontre la montée de la violence au sein du système pénitentiaire équatorien.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, vérifiées par l’Agence France-Presse (AFP), montrent des détenus gisant au sol, le torse nu et couverts de sang. Certaines victimes apparaitraient décapitées. Ces images choquantes rappellent l’ampleur des violences qui gangrènent les prisons du pays.
Un système pénitentiaire en crise
La prison d’Esmeraldas, conçue pour accueillir 1 100 détenus, a vu sa population dépasser les 1 400 en 2022, selon des données du SNAI. Ce surpeuplement s’ajoute à une gestion déjà complexe des établissements pénitentiaires. Les prisons équatoriennes sont souvent le théâtre de violences incessantes, témoins d’un contrôle très limité de l’État sur les organisations criminelles.
Depuis 2021, plus de 500 personnes, dont des détenus et des gardiens, ont perdu la vie dans ces violences. Récemment, des émeutes dans une autre prison à Machala ont causé la mort de treize détenus et d’un surveillant. Ces tragédies s’inscrivent dans une dynamique inquiétante et croissante de violence.
Des actes de violence qui interpellent
Les témoignages recueillis par des journalistes sur place évoquent des proches de détenus rassemblés aux abords du pénitencier. Ceux-ci espèrent obtenir des nouvelles de leurs êtres chers, alors qu’un important dispositif policier et militaire a été déployé. Cette atmosphère de tensions montre le désespoir et l’angoisse des familles face aux rixes sanglantes.
Contexte historique et social
En 2024, le président Daniel Noboa a autorisé l’armée à prendre le contrôle des prisons, afin de contrer la montée des violences. Ce renforcement des mesures de sécurité a été décidé dans un contexte de guerre contre près de vingt organisations criminelles, souvent liées à des cartels de drogue internationaux. L’Equateur, autrefois perçu comme un havre de paix, est devenu l’un des pays les plus violents d’Amérique latine.
Les acteurs criminels ont transformé le pays en un point stratégique pour l’acheminement de cocaïne, avec des ports sur le Pacifique qui traitent plus de 70 % de la cocaïne produite en Amérique du Sud. L’économie du pays s’en trouve impactée et la sècheresse de la violence apparaît inéluctable si des solutions ne sont pas rapidement mises en place.
Conclusion
Les récents événements à Esmeraldas ont mis en lumière l’insécurité persistante dans le système pénitentiaire équatorien. L’ampleur significative des violences, tant en termes de pertes humaines que de souffrances familiales, pose des questions profondes sur les réformes à entreprendre. L’idée même d’un contrôle pacifique dans les prisons semble désormais un défi colossal, si l’Equateur souhaite enfin tirer un trait sur cette violence qui le ronge.