
Protestations anti-gouvernementales à Madagascar : tensions et revendications
Le 29 septembre 2025, des manifestations anti-gouvernementales ont éclaté à Madagascar. Ces rassemblements, regroupant plusieurs milliers de personnes, ont vu la réponse des forces de l’ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les foules dans plusieurs villes, y compris la capitale Antananarivo.
Ces manifestations sont le résultat d’un mouvement social nommé « Gen Z », qui a mobilisé principalement de jeunes manifestants via les réseaux sociaux. Ils expriment leur mécontentement face aux récurrentes coupures d’eau et d’électricité qui touchent le pays. Un contexte de crise économique et sociale exacerbe leurs revendications.
Contexte actuel des manifestations à Madagascar
Les dernières manifestations ont été précédées de deux jours de violent affrontements avec la police. Des actes de pillage ont eu lieu après des rassemblements à Antananarivo, et ce, sans intervention policière notable. Les tensions sont palpables alors que les mouvements de contestation soulignent l’impuissance des autorités à résoudre ces problèmes fondamentaux.
Les demandeurs ont proposé des revendications très claires. Ils réclament la démission du président Andry Rajoelina. Ce dernier a pris le pouvoir suite à une révolte populaire en 2009, a été évincé en 2013, avant de revenir à la présidence par la voie électorale en 2018 et de subir récemment une réélection contestée en 2023.
Les symboles du mouvement Gen Z
Un symbole fort des manifestations est l’utilisation du drapeau pirate, emprunté à la série japonaise « One Piece ». Ce symbole a également été utilisé dans d’autres contestations. De jeunes militants, qui se sont désignés comme faisant partie de la génération Z, affirment leur détermination à déclencher un changement dans leur pays.
D’après leurs déclarations, des groupes d’individus auraient été incités à mener des actions de pillage pour discréditer le mouvement. Ce phénomène d’instrumentalisation de la violence a pour but de détourner l’attention des véritables revendications des manifestants.
Dimanche de tension à Antananarivo et dans d’autres villes
Les rassemblements à Antananarivo ont été les plus significatifs depuis l’année 2023, lorsque des protestations avaient également eu lieu avant les élections présidentielles, boycottées par l’opposition. Cette période marquée par des conflits révèle la montée du mécontentement populaire face aux conditions de vie déplorables et à la corruption du gouvernement. Madagascar figure parmi les pays les plus pauvres au monde, avec près de 75 % de sa population vivant sous le seuil de pauvreté en 2022, selon la Banque mondiale.
Le président Rajoelina a reconnu lors d’une récente allocution vidéo avoir démis son ministre de l’Énergie, qu’il a critiqué pour son inefficacité. Cette crise de confiance entre le gouvernement et la population pourrait s’intensifier si aucune solution n’est apportée rapidement.
Les conséquences prévisibles des manifestations
Si la situation ne se stabilise pas, des actions de désobéissance civile pourraient gagner en ampleur. Le dialogue entre le gouvernement et les mouvements sociaux semble crucial pour éviter une escalade des tensions. Cela pourrait également impacter la stabilité politique et structurelle du pays.
Réactions et perspectives pour Madagascar
Malgré les ressources naturelles présentes sur l’île, Madagascar fait face à des enjeux de gouvernance importants. Le pays est classé 140e sur 180 selon l’Indice de perception de la corruption de Transparency International. Ce classement met en lumière une situation alarmante en matière de corruption, entravant le développement économique et social.
Les manifestants souhaitent une démocratie plus réactive et une administration efficace de leurs ressources. Cependant, les évènements récents montrent un contexte difficile où le mépris des droits des citoyens pourrait provoquer des bouleversements supplémentaires.