
Géorgie : tensions croissantes entre le pouvoir et l’opposition après les élections
Le climat politique en Géorgie s’est intensifié suite aux récentes manifestations qui ont suivi les élections locales du 4 octobre 2025. Le gouvernement, dirigé par le Premier ministre Irakli Kobakhidzé, a menacé des représailles contre l’opposition, qualifiant les manifestations de tentatives de coup d’État. Cette situation met en lumière un contexte politique inédit où la démocratie géorgienne est mise à l’épreuve.
Contexte des élections locales
Le 4 octobre, des élections locales se sont tenues en Géorgie. Plusieurs partis d’opposition ont boycotté ce scrutin, signalant leur mécontentement face aux conditions politiques. Pendant ce temps, le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a remporté une majorité dans la plupart des municipalités contestées. La victoire a été obtenue à un moment où l’opposition, bien que disparate, souffre d’un manque d’unité.
Un vaste rassemblement de dizaines de milliers de manifestants pro-européens a eu lieu le soir des élections, à Tbilissi. Les manifestants ont tenté de pénétrer dans le palais présidentiel, ce qui a entraîné des affrontements avec la police. Celle-ci a réagi par l’utilisation de gaz lacrymogène et de canons à eau. Ces tensions sont le reflet d’un mécontentement grandissant face aux politiques du gouvernement.
Réaction du gouvernement
Le Premier ministre Irakli Kobakhidzé a déclaré que des représailles contre les manifestants étaient inévitables. Il a affirmé que ces manifestations avaient été orchestrées par des agents étrangers, sans nommer de pays spécifiques. Ce discours alimente les tensions entre le gouvernement et les forces d’opposition, qui se voient accusées d’avoir des intérêts extérieurs.
Les conséquences des manifestations
Les autorités géorgiennes ont ouvert une enquête sur les événements du 4 octobre, classant les tentatives des manifestants de renverser le pouvoir comme un acte criminel. Plusieurs arrestations ont eu lieu, visant principalement les leaders de l’opposition. Cette réponse sévère du gouvernement témoigne d’une volonté de ne pas céder face à la contestation populaire.
Réactions de l’opposition
Le Mouvement national uni (MNU), principal parti d’opposition, a été au centre des accusations du gouvernement. Mikheïl Saakachvili, ancien président d’une ampleur significative, a été à l’origine des appels à la mobilisation de ses partisans, qualifiant cette période de « dernière chance » pour défendre la démocratie en Géorgie.
Dimension européenne et avenir politique
Rêve géorgien est au pouvoir depuis 2012 et fait face à des accusations de dérive autoritaire. De plus, des préoccupations grandissantes subsistent concernant l’éventuel abandon des ambitions du pays d’adhérer à l’Union européenne. Les relations avec Moscou sont également scrutées, notamment après des mesures législatives controversées sur les « agents étrangers ».
D’après un récent sondage, l’approbation du parti au pouvoir est d’environ 36 %, tandis que 54 % des Géorgiens soutiennent l’opposition, soulignant la fracture politique dans le pays. Cependant, l’opposition reste divisée, ce qui complique sa capacité à défier le gouvernement de manière unie.
Conclusion
La situation politique en Géorgie est préoccupante. Les manifestations récentes et les réponses fermes du gouvernement s’inscrivent dans un climat de tensions croissantes. L’avenir politique du pays dépendra de la capacité de l’opposition à se rassembler et à faire face à un gouvernement qui affiche une détermination forte à maintenir le contrôle.





