Adoption historique d’une proposition du RN par l’Assemblée nationale
Le 30 octobre 2025, un événement majeur a eu lieu à l’Assemblée nationale. Pour la première fois, une proposition du Rassemblement national (RN) a été adoptée avec 185 voix pour et 184 contre. Cette résolution vise à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968. Ce vote historique s’inscrit dans le cadre d’une niche parlementaire où le RN a un contrôle total sur l’ordre du jour.
Marine Le Pen, cheffe du RN, a exprimé sa satisfaction suite à ce vote. Elle a qualifié ce moment d’historique pour son parti. Le soutien a également été enregistré de la part de plusieurs députés de la Droite républicaine et du groupe Horizons. Ces derniers ont collaboré avec le RN pour faire adopter cette proposition, malgré une forte opposition de la gauche et des macronistes.
Contexte de l’accord franco-algérien de 1968
L’accord franco-algérien, signé peu après la guerre d’Algérie, accorde des droits spécifiques aux Algériens dans le domaine de l’immigration et du séjour en France. Il permet aux ressortissants algériens d’obtenir facilement un titre de séjour de dix ans et favorise le regroupement familial. Cet accord est devenu un enjeu politique important, surtout dans le contexte actuel de tensions entre Paris et Alger.
Soutiens et oppositions
Les députés du RN ont voté massivement en faveur de cette proposition, avec une majorité de leur groupe de 122 élus. Leur allié, l’Union de droites pour la République, a également contribué au vote positif. Sur les 50 élus de la Droite républicaine, 26 ont soutenu le texte. Les groupes Horizons ont également exprimé leur soutien, illustrant une alliance stratégique entre différentes formations politiques à droite.
Néanmoins, la proposition a suscité de vives réactions de la part du gouvernement et des partis de gauche. Le ministre en charge des relations avec le Parlement a fait part de son incompréhension face à ce vote, rappelant que le gouvernement privilégie la renégociation de l’accord dans un cadre de dialogue avec l’Algérie. L’exécutif a mis en garde contre les conséquences d’une aggravation de la crise déjà existante.
Réactions dans l’opposition
Les critiques ont fusé de la part des partis de gauche. Le Parti socialiste a déploré l’absence de certains macronistes lors du vote. L’opposition a souligné que cette absence a conduit à l’adoption d’un texte qu’ils considèrent comme raciste. Les Insoumis et les écologistes ont également exprimé leur désaccord, qualifiant ce vote de retour à des tensions historiques.
La députée insoumise Mathilde Panot a accusé le RN de vouloir raviver les souvenirs douloureux de la guerre d’Algérie. Jean-Luc Mélenchon et d’autres leaders de gauche ont également dénoncé les motivations derrière cette résolution.
Conséquences politiques à court terme
Ce vote pourrait renforcer la position du RN dans le paysage politique français. Le parti espère obtenir d’autres victoires, notamment sur la proposition de loi visant à rétablir le délit de séjour irrégulier. Ce projet de loi est perçu par Marine Le Pen comme largement soutenu au sein de l’Assemblée.
Les hommes politiques des partis de droite plaident pour le rétablissement de mesures liées à l’immigration, rappelant qu’elles ont été instaurées dans le passé. L’exécutif, de son côté, se distance de ces propositions, les qualifiant de posture démagogique.
Ce vote pourrait donc marquer un tournant dans les relations entre le RN et d’autres partis de droite. Cela pourrait également redéfinir les lignes de fracture dans le débat public autour de l’immigration et des droits des étrangers en France.
Une journée emblématique pour le RN
Finalement, le vote de cette proposition de résolution représente un moment symbolique pour le Rassemblement national. Il illustre l’évolution du paysage politique français où les idées du RN trouvent un écho croissant parmi certains segments de la droite.
Les conséquences de cette adoption se feront sans doute sentir dans les mois à venir. Les débats sur l’immigration et les relations avec l’Algérie continueront d’être des sujets sensibles. De plus, le RN, en affirmant son rôle sur ces questions, pourrait même influencer les politiques d’autres partis.
