
Andrej Babis chargé de former le nouveau gouvernement tchèque
Le président de la République tchèque, Petr Pavel, a officiellement demandé au milliardaire Andrej Babis de former un nouveau gouvernement. Cet événement s’inscrit dans le cadre des législatives tenues début octobre 2025, où le parti d’Andrej Babis, ANO, a obtenu la première place.
Petr Pavel a manifesté des attentes claires envers Babis. « Le président attend d’Andrej Babis qu’il présente une composition de gouvernement qui préserve les principes démocratiques de notre État », a souligné un communiqué de la présidence. Ce mandat a été annoncé le 27 octobre, marquant une étape clé dans l’évolution politique du pays.
Contexte des législatives et défis de la formation du gouvernement
Suite aux élections, le parti ANO a recueilli 34,5 % des voix, signifiant un soutien significatif, mais non suffisant pour obtenir la majorité au Parlement. Avec seulement 80 sièges sur 200, Babis doit s’allier à d’autres partis pour former un gouvernement stable.
Dans ce contexte, des négociations ont été ouvertes avec le parti d’extrême droite SPD et celui de droite, La Voix des automobilistes. Le SPD a remporté 15 sièges, tandis que La Voix des automobilistes a obtenu 13 sièges. Ces alliances potentielles sont nécessaires pour atteindre une majorité au sein de l’assemblée.
Babis a indiqué que les discussions sur le programme gouvernemental continueraient. « Nous nous réunirons à nouveau mercredi pour avancer sur notre déclaration de programme », a-t-il précisé. Il espère une formation du gouvernement « au plus tard à la mi-décembre ». Ce calendrier est crucial pour assurer la continuité de la gouvernance et répondre aux besoins des citoyens.
Les enjeux de coalition
Les négociations de coalition ne sont pas simples. Le SPD, par exemple, a exprimé sa volonté d’organiser un référendum sur l’appartenance de la République tchèque à l’Union européenne. Cependant, Babis a d’ores et déjà exclu cette proposition. Malgré ces divergences, les partis se rejoignent sur la nécessité de réduire l’aide accordée à l’Ukraine.
Cette situation politique complexifiée par des demandes contradictoires nécessite une habile gestion des partis. Les conversations doivent porter sur un compromis qui satisfera les objectifs de chaque acteur engagé dans le processus.
Les préoccupations éthiques entourant Andrej Babis
Avant sa nomination officielle à la tête du gouvernement, Babis doit se conformer à des exigences légales liées à un conflit d’intérêts potentiels. Le cabinet présidentiel a précisé que Babis s’est engagé à présenter publiquement une solution à cette problématique. Cela est crucial, car son passé d’homme d’affaires soulève des inquiétudes sur ses activités politiques.
Il est important de noter qu’Andrej Babis est classé comme la septième fortune du pays par Forbes, avec un patrimoine estimé à 3,9 milliards de dollars. Son statut de milliardaire alimente les débats sur la séparation entre l’entreprise et l’État.
De plus, il est sous le coup d’accusations de fraude aux subventions européennes. Son potentiel retour au pouvoir pourrait également favoriser une plus grande proximité avec des pays comme la Hongrie et la Slovaquie. Ces nations ont récemment refusé toute aide militaire à l’Ukraine et montrent des réticences sur les sanctions contre la Russie.
Vers un nouveau gouvernement ?
Le cadre politique tchèque semble évoluer rapidement. L’image d’un gouvernement dirigé par Babis pourrait engendrer de profonds changements. Même si des engagements ont été pris, les conséquences sur la politique intérieure et sur les relations internationales doivent être observées avec attention.
Alors que les négociations avancent, les citoyens tchèques attendent des assurances sur la direction politique et économique que prendra leur pays. L’avenir proche déterminera si Babis réussit à former un gouvernement consolidé capable de naviguer entre les différentes pressions internes et externes.





