La CFDT accuse Carrefour d’un plan social déguisé

La CFDT accuse Carrefour de dissimuler un plan social déguisé sous le couvert de la location-gérance, entraînant des conséquences sociales pour les employés.

La CFDT accuse Carrefour d’un plan social déguisé

La CFDT, syndicat majeur en France, a récemment porté des accusations contre Carrefour. Selon le syndicat, le modèle commercial mis en place par le géant de la distribution équivaut à un «plan social déguisé». Cette situation soulève des inquiétudes concernant les conséquences sociales des pratiques d’exploitation de Carrefour.

En effet, la Justice examina cette affaire depuis le 26 septembre 2025. Cette date marqua une nouvelle étape dans la controversé transition de Carrefour vers un modèle de location-gérance. Plus d’un an après la première assignation de la CFDT, le tribunal devait se pencher sur ces accusations.

Les motifs d’accusation de la CFDT

D’après la CFDT, le pas vers la location-gérance entraîne des répercussions négatives pour de nombreux employés. Ce modèle, qui permet de transférer la gestion des magasins à des partenaires indépendants, pourrait ainsi dissimuler une stratégie d’évitement des coûts. Populaires notamment depuis l’arrivée d’Alexandre Bompard à la tête de l’entreprise en 2017, ces changements ont conduit à des atteintes aux droits des travailleurs.

La CFDT stipule qu’au total, 344 supermarchés et hypermarchés sont passés sous ce statut depuis 2018. Cela concerne plus de 27 000 salariés, qui pourraient voir leurs conditions de travail se détériorer. Le syndicat réclame ainsi 23 millions d’euros d’indemnisation pour les salariés concernés.

Les services de l’entreprise en question

La location-gérance présente certains avantages pour Carrefour, comme la réduction des coûts et l’optimisation de son réseau. Cela permet à l’entreprise de conserver sa part de marché sans avoir à assumer directement l’ensemble des coûts liés à la gestion des magasins.

Cependant, la CFDT souligne que cette stratégie entraîne une perte significative pour les employés. Les travailleurs en location-gérance voient leurs avantages sociaux diminuer, notamment après un certain temps, et subissent une baisse de rémunération allant potentiellement au-delà de 2 500 euros par an.

Diminution des avantages sociaux

Les employés déplacés en gérance perdent des bénéfices importants. Par exemple, des primes d’intéressement et d’autres avantages spécifiques ne sont plus garantis. Cette situation pourrait également exacerber la dégradation des conditions de travail perçues. Les témoignages de salariés évoquent un sentiment de déprime et un besoin d’assistance.

La défense de Carrefour

De son côté, Carrefour défend sa stratégie. Jérôme Nanty, directeur des ressources humaines, explique que la société applique ce modèle pour préserver des magasins en difficulté. En réponse aux accusations de la CFDT, il a affirmé que, pour Carrefour, il est crucial de s’adapter face à une concurrence de plus en plus forte.
Alexandre Bompard a également mentionné que cette approche visait à maintenir les emplois et la viabilité de l’enseigne dans un environnement très compétitif.

Une réalité difficile pour certains salariés

La réalité sur le terrain semble toutefois parfois plus préoccupante. Au Carrefour Douai-Flers, un magasin passé en location-gérance, des employés expriment leur désarroi face à la situation actuelle. Les effectifs ont significativement diminué, passant de 285 à 244 employés récemment.

Une déléguée CFDT parle de l’impact psychologique sur les salariés, évoquant même l’ouverture d’une cellule d’aide psychologique pour répondre aux besoins des employés. Toutefois, Carrefour maintient que l’évolution des effectifs est comparable à celle du reste de la grande distribution.

Contexte commercial et juridique

Cette polémique n’est pas isolée. Carrefour fait également face à des revendications de l’Association des franchisés Carrefour, qui a saisi la justice. La relation entre l’entreprise et ses franchisés est jugée déséquilibrée par la AFC, soutenue par le ministère de l’Économie. Ce dernier a même suggéré une amende de 200 millions d’euros.

Alors que cette affaire continue d’évoluer, la question demeure : le modèle de location-gérance adopté par Carrefour offre-t-il véritablement une solution viables pour les employés, ou représente-t-il simplement un «plan social déguisé» ? Les prochaines décisions judiciaires pourraient établir de nouvelles normes dans le domaine de la gestion des travailleurs dans des structures similaires.

Conclusion

Il est clair que la situation actuelle pose des enjeux importants pour Carrefour et ses employés. La dynamique du marché et les choix stratégiques de l’entreprise entrainent des débats publics sur les conditions de travail. Les résultats judiciaires pourraient avoir des implications significatives pour l’ensemble du secteur.

Sources

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