Un chatbot déguisé en doudou : L’IA apparaît dans le monde des enfants
En cette période de Noël, un nouveau jouet pourrait faire son apparition sous le sapin. Un ours en peluche interactif, capable de dialoguer, donc de poser des questions et de fournir des conseils, fait son entrée. Ce gadget, un chatbot déguisé en doudou, représente la dernière avancée en matière d’intelligence artificielle (IA) ciblant les plus jeunes. Après avoir envahi le monde des adultes, l’IA s’infiltre doucement dans l’univers des enfants.
Ces nouvelles « compagnons », conçus pour établir des liens émotionnels avec leurs utilisateurs, prennent désormais la forme de jouets. Ces animaux en peluche cachent un boîtier connecté qui interagit via le Wi-Fi et utilise un modèle de langage pour converser avec les enfants.
Commercialisation des compagnons intelligents
La start-up Curio a récemment lancé ses personnages interactifs, comprenant Grem, Grok et Gabbo, au prix de 99 dollars (environ 84 euros). Ces compagnons sont destinés aux enfants dès l’âge de 3 ans, moment clé pour l’acquisition du langage. Les grandes marques de jouets s’efforcent de réagir. Par exemple, Mattel a dévoilé des projets avec OpenAI pour créer une Barbie conversationnelle, utilisant la technologie de ChatGPT.
Les fabricants tentent de rassurer les parents. Ils arguent que ces robots en peluche sont « moins pires » que la consommation passive des écrans. Grâce à leurs interactions avec ces jouets, les enfants ne restent pas collés à une tablette. En parallèle, les parents reçoivent un rapport quotidien des échanges entre le robot et leur enfant, une démarche destinée à maintenir la transparence.
Les préoccupations des experts
Malgré ces arguments, des spécialistes expriment des inquiétudes concernant l’impact de ces jouets sur le développement des enfants. Les jouets parlants existent depuis longtemps ; cependant, la notion de « compagnon » introduit une nouvelle dynamique. Les experts craignent que ce type d’interaction altère les modes traditionnels d’acquisition des compétences émotionnelles. Ces compétences sont généralement développées grâce aux interactions avec d’autres enfants, dans des contextes sociaux appropriés.
Considérons un enfant qui interroge un assistant vocal, comme Alexa, pour connaître la météo. Cette interaction fournit une information simple et utile. En revanche, lorsque ChatGPT pose des questions personnelles, cela peut créer des dynamiques émotionnelles plus complexes. Selon Anne-Sophie Seret, directrice de l’ONG Everyone.AI, un risque de dépendance émotionnelle pourrait émerger.
Vers un avenir technologique pour l’enfance
Cette nouvelle vague de jouets intelligents soulève donc des questions cruciales sur l’éducation et le bien-être des enfants. Comment ces interactions avec des chats bot affectent-elles les besoins affectifs des plus jeunes ? La manière dont les enfants se développent socialement et émotionnellement pourrait être profondément influencée.
Sous l’impact des nouvelles technologies, il est possible que les enfants s’habituent à des interactions plus formatées. Cela pourrait également nuire au développement de leur capacité à entretenir des relations humaines authentiques. Il est donc urgent de réfléchir aux risques posés par ces avancées technologiques.
