
Les guides-conférencières : un métier hybride en pleine évolution
Le titre de guide-conférencier, introduit en 2011, s’étend à plusieurs domaines. Ce métier englobe des activités variées telles que des visites de musées, l’encadrement de sorties scolaires, et même l’œnotourisme. Cette profession est majoritairement féminine, représentant environ 80% des effectifs, selon la Fédération nationale des guides interprètes et conférenciers (FNGIC).
Actuellement, le nombre exact de guides n’est pas clairement établi. La préfecture délivre une carte professionnelle, nécessaire pour mener des groupes, mais aucune centralisation des données n’est effectuée. Des chiffres circulent, estimant à environ 10 000 le nombre de cartes attribuées, mais il faut prendre en compte que celles-ci sont délivrées à vie.
Une profession en mutation
Ces dernières années, les guides se détachent du modèle traditionnel de salariat. Un article de la revue Connaissance de l’emploi indique que ces travailleurs adoptent des statuts variés. De nombreux guides travaillent sous des contrats saisonniers, des vacations ou sous le statut d’autoentrepreneurs. Cette hybridation du marché rend peu probable le maintien d’un emploi salarié dans les musées.
Le président de la FNGIC, Théo Abramowicz, souligne que 70% des adhérents sont désormais des microentrepreneurs. Bien que certains choisissent cette voie, d’autres la vivent comme une contrainte, étant donné l’externalisation croissante des postes dans les musées.
Des modèles économiques diversifiés
Pour s’adapter à un marché fragmenté, chaque guide développe un modèle économique unique. Par exemple, Bérangère Detolsan, guide-conférencière dans le Tarn, combine un CDD d’usage dans une association pendant six mois avec un poste de formatrice en histoire de l’art. C’est devenu courant que les guides aient un emploi parallèle, renforçant ainsi leur résilience face aux aléas du marché.
Cette évolution soulève des questions. Le métier de guide-conférencier attire des passionnés. Toutefois, cette profession hybride présente également des défis notables, comme la gestion des revenus. Les fluctuations du tourisme et l’insécurité de certains contrats peuvent entraîner des situations précaires.
Impacts sur la profession
Ces évolutions modifient les attentes envers les guides. Les clients recherchent souvent des expériences enrichissantes et personnalisées. Ainsi, les guides doivent s’adapter en proposant des contenus diversifiés, tout en maitrisant leurs moyens de communication.
De plus, la digitalisation impacte également le secteur. Les visites virtuelles, par exemple, ont pris de l’ampleur pendant la pandémie. Cela a permis à certains guides de développer de nouvelles compétences, tout en s’adaptant aux besoins évolutifs du public.
Conclusion
En somme, les guides-conférencières se trouvent à un carrefour. Entre la nécessité de s’adapter à un marché en pleine transformation et la demande croissante de services diversifiés, leur rôle devient primordial. Cette profession, bien que précieuse, exige de ses acteurs flexibilité et créativité pour naviguer dans un environnement de plus en plus compétitif.