
La Guinée promulgue une nouvelle Constitution après quatre ans de transition militaire
La Guinée a franchi un tournant significatif dans son parcours politique. Quatre ans après la prise de pouvoir par des militaires, le pays a adopté une nouvelle Constitution. Les résultats du référendum du 26 septembre montrent que près de 90 % des participants ont approuvé ce texte fondamental. L’annonce a été faite par la Cour suprême, qui a certifié les résultats définitifs du scrutin.
Un nouveau cadre constitutionnel
Le référendum a pour objectif de mettre fin à une transition qui a duré trop longtemps. Ce nouveau texte a été largement attendu par la population ainsi que par la communauté internationale. En approuvant cette Constitution, les Guinéens espèrent tourner la page d’une période marquée par l’instabilité politique et les répressions.
Le taux de participation a été relativement élevé, malgré l’appel au boycott de l’opposition. Les résultats définitifs ont été salués par le régime en place, qui y voit une légitimation de son action. Le décret promulguant cette Constitution a été présenté à la nation par Mamadi Doumbouya, le chef de la junte.
Une élection présidentielle à venir
Cette nouvelle Constitution ouvre également la voie à une future élection présidentielle. Mamadi Doumbouya, ayant pris le pouvoir en renversant le président Alpha Condé, pourrait se porter candidat. Son ascension à la tête du pays a été critiquée pour son autoritarisme et la suspension des libertés fondamentales. Pourtant, le résultat du référendum pourrait renforcer sa position en lui permettant de se présenter légalement.
Les enjeux démocratiques
Les enjeux autour de cette Constitution sont considérables. Elle remplace la « Charte de la transition », qui interdisait aux membres de la junte de se présenter. Cependant, l’opposition dénonce ce processus comme une simple mascarade. Les leaders de l’opposition estiment que le scrutin était biaisé et que les résultats étaient connus d’avance.
Les mesures prises contre les voix dissidentes inquiètent de nombreux observateurs. Plusieurs partis politiques ont été suspendus et les manifestations sont interdites. De plus, la répression des médias et des leaders politiques a été une constante depuis la prise de pouvoir des militaires.
Réactions internationales
La réaction de la communauté internationale sera désormais cruciale. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme a appelé la Guinée à lever les restrictions sur les partis d’opposition avant les élections. Les élections sont attendues avant la fin de l’année, mais aucune date précise n’a encore été donnée.
Le gouvernement militaire a exprimé son intention de renouer avec la communauté internationale. Cela pourrait aider à stabiliser le pays et à attirer des investissements. Cependant, la méfiance persiste au sein de la population qui appelle à un retour rapide à un régime civil.
Enjeux futurs
Le scrutin du référendum a permis à la junte de répondre à une exigence pressante des bailleurs de fonds et des partenaires internationaux. En effet, l’organisation des élections démocratiques est souvent un critère pour le déblocage d’aides financières. Les autorités guinéennes doivent aller au-delà des promesses pour démontrer qu’elles souhaitent réellement un retour à la démocratie.
Conclusion
La promulgation de cette nouvelle Constitution marque un moment décisif pour la Guinée. Alors que le pays s’engage sur la voie des élections, de nombreux défis demeurent. Les citoyens guinéens aspirent à un avenir démocratique, mais les doutes subsistent quant à la volonté réelle du régime militaire de respecter cette aspiration. La suite des événements pourrait révéler si la Guinée saura embrasser une transition pacifique vers une gouvernance démocratique.