
Haruka Sakaguchi et la mémoire des Japonais incarcérés pendant la Seconde Guerre mondiale
La photographe Haruka Sakaguchi lève le voile sur une partie méconnue de l’histoire américaine. Son court-métrage, Loyal American, aborde l’incarcération de Japonais-Américains durant la Seconde Guerre mondiale. Cet événement a touché plus de 120 000 personnes, dont près des deux tiers étaient citoyens des États-Unis. Alors que le Japon vient de faire ses adieux à Tomiichi Murayama, ex-premier ministre connu pour ses excuses concernant les crimes de guerre, Sakaguchi se concentre sur une mémoire souvent oubliée par le grand public.
Un contexte historique difficile
En effet, après l’attaque de Pearl Harbor, le président américain Franklin D. Roosevelt a signé le décret 9066 le 19 février 1942. Cette législation autorisait l’exclusion et la détention des personnes d’origine japonaise. Les camps d’incarcération ont été créés dans tout le pays pour accueillir ces familles. Cela a engendré des dilemmes moraux considérables. Les personnes emprisonnées avaient souvent servi leur pays avec dévouement.
L’histoire de Henry Kaku
Le film de Sakaguchi suit Henry Kaku, fils d’un ancien détenu. Ce dernier effectue un pèlerinage pour revivre le chemin parcouru par sa famille. Avant cette tragédie, son père, Keige Kaku, servait dans l’armée américaine. Son incarcération est survenue après qu’il ait refusé de signer un questionnaire de loyauté. Ce refus a coûté cher à sa famille, les menant à une déportation et à une perte de citoyenneté.
Ce récit personnel met en évidence les choix difficiles auxquels les individus ont été confrontés durant cette période sombre. Sakaguchi explique que ces histoires doivent être racontées pour permettre à chacun de réfléchir sur ces événements tragiques.
Une quête pour la mémoire collective
Son projet de film s’inscrit dans une initiative plus large intitulée The Camps America Built. À travers cette œuvre, Haruka Sakaguchi vise à réinscrire ces événements dans la mémoire collective américaine. Elle souligne le besoin d’une compréhension approfondie de ce chapitre de l’histoire. L’impact de ces événements se ressent encore aujourd’hui, autant pour les descendants que pour la société en général.
Pour Sakaguchi, la photographie est un médium puissant. Elle permet de susciter la réflexion. En créant un espace propice au dialogue, elle aide à guérir les blessures du passé. Elle pense que chaque voix compte, y compris celles des descendants des anciens détenus.
Un héritage partagé
Haruka Sakaguchi cherche à faire de cette tragédie un héritage partagé. Elle ne souhaite pas que cela soit perçu comme une histoire uniquement japonaise-américaine. Au contraire, pour elle, il s’agit d’un aspect des luttes collectives qui nous impactent tous encore aujourd’hui. Le projet démontre également que ces histoires doivent être partagées afin d’apprendre de l’histoire et d’éviter les mêmes erreurs à l’avenir.
À travers son travail, Sakaguchi espère non seulement rappeler ces événements, mais aussi inciter la réflexion sur les injustices contemporaines. Le passé ne devrait jamais être oublié, car il façonne notre présent et notre avenir.
Conclusion
Haruka Sakaguchi joue un rôle essentiel en mettant en lumière une partie tragique de l’histoire américaine. Son film Loyal American rappelle la nécessité de se souvenir des injustices passées. Tout en examinant son propre héritage, elle invite le public à une introspection collective. En ce sens, son projet est un appel à la guérison et à la compréhension. Il est impératif d’honorer les mémoires de ceux qui ont souffert. Ainsi, cette histoire continuera à résonner pour les générations futures.





