
L’inaction de Paris face au meurtre d’Antoni Lallican suscite des interrogations
Le meurtre du photojournaliste français Antoni Lallican par un drone russe, survenu en octobre 2025, soulève de nombreuses questions. Cet événement tragique, qui s’est déroulé près de Kramatorsk, a mis en lumière l’inaction des autorités françaises face à la violence exercée contre les journalistes.
Antoni Lallican a été tué le 3 octobre 2025. Il couvrait des travaux de construction de fortifications dans le Donbass, en Ukraine. Au moment de l’attaque, il était en compagnie de George Ivanchenko, un photojournaliste ukrainien, qui a été grièvement blessé. Tous deux ont été ciblés alors qu’ils accomplissaient leur devoir professionnel.
Contexte de l’attaque
Après l’attaque délibérée, le Parquet national antiterroriste français a ouvert une enquête pour crime de guerre. Cette enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine. Dans les heures qui ont suivi l’assassinat, le président Emmanuel Macron a réagi sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’attaque.
Il a fallu un mois après l’incident pour que le ministère français des Affaires étrangères publie une déclaration condamnant la frappe. Cette déclaration, faite à l’occasion de la Journée internationale contre l’impunité, semble cependant timide et tardive. De plus, aucune démarche officielle n’a été entreprise envers la représentation diplomatique russe en France.
Réactions et implications
L’absence de réaction rapide de l’État français, pourtant engagé dans le soutien à l’Ukraine, soulève des doutes sur sa détermination à protéger ses ressortissants, en particulier les journalistes. Cette inaction contraste avec son discours sur la liberté de la presse, souvent défendu par le gouvernement.
Antoni Lallican est devenu le premier journaliste à perdre la vie en raison d’une attaque de drone russe depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. À la suite de l’opération militaire, il s’est rendu en Ukraine pour témoigner des conditions de vie des civils. Son engagement a toujours été orienté vers la documentation des atrocités commises par le régime russe.
Historique et conséquences
Le travail de Lallican en Ukraine n’a pas été sans risques. En novembre 2024, il avait déjà réalisé un reportage sur les attaques ciblées des forces russes, connues sous le nom de « safari humain ». Ce terme désigne des opérations militaires où les civils sont souvent utilisés comme cibles. La mort de Lallican met en évidence la dangerosité du métier de journaliste dans les zones de conflit.
À ce jour, des questions persistent concernant la stratégie du gouvernement français face à la protection des journalistes. L’inaction face au meurtre d’Antoni Lallican a des implications qui vont au-delà de cette tragédie personnelle. Elle soulève des interrogations sur l’engagement de la France envers la liberté de la presse et la sécurité des journalistes.
Conclusion
La mort d’Antoni Lallican est un drame qui illustre la menace grandissante sur la vie des journalistes en zone de guerre. L’absence de réaction adéquate de l’État français face à cet acte de violence interpelle. Il est essentiel que la France affirme son engagement pour la sécurité des journalistes, afin que des tragédies similaires ne se reproduisent plus à l’avenir.





