Manifestation à Vienne contre l’hommage à un politicien nazi

Environ 200 personnes se sont rassemblées à Vienne pour s'opposer à un hommage à un ancien politicien nazi, soulevant des préoccupations sur l'histoire et l'antisémitisme.

Manifestation à Vienne contre l’hommage à un politicien nazi

Environ 200 personnes ont protesté le 11 novembre à Vienne. Cette manifestation visait l’organisation d’un événement récent par Walter Rosenkranz, président d’extrême droite du Conseil national autrichien. Ce dernier a maintenu un symposium à la mémoire de Franz Dinghofer, un politicien nazi controversé.

Les raisons de la manifestation

Le symposium a été qualifié de programme sur la liberté, mettant en avant « la censure et le dogmatisme ». Cependant, de nombreux historiens ont condamné cette initiative, la décrivant comme une glorification des figures historiques du nazisme. Rosenkranz a défié les critiques en affirmant que Dinghofer avait été victime des nazis, un point de vue que les historiens contestent vigoureusement.

Dinghofer, ancien maire de Linz et ministre de la justice dans les années 1920, a été un ardent défenseur de l’antisémitisme. Les historiens, soutenus par la communauté juive, ont souligné son adhésion au Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) lors de la Seconde Guerre mondiale. Ce passé trouble soulève des inquiétudes parmi les anti-racistes et les historiens.

La réaction du public

La manifestation s’est déroulée devant le Parlement autrichien. De nombreux participants ont exprimé leurs préoccupations face à ce qu’ils considèrent comme une amnésie historique. Lia Guttmann, de l’Union des étudiants juifs autrichiens, a déclaré que l’événement était un « contre-symposium » à l’honorification de Dinghofer. Des pancartes comme « Pas de place pour l’antisémitisme » ont été visibles sur place, soulignant leur rejet de toute forme de négationnisme historique.

Contexte historique

Cet événement a eu lieu juste après le 87ᵉ anniversaire du pogrom de la Nuit de cristal, qui a eu lieu les 9 et 10 novembre 1938. Ce pogrom a marqué une escalade de la violence antisémite en Allemagne nazie, huit mois après l’annexion de l’Autriche. La position du FPÖ, qui a des racines dans des groupes d’anciens nazis, continue de susciter la controverse.

Les arguments en faveur de l’événement

Le FPÖ a une vue très différente de celle des manifestants. Ils soutiennent que Dinghofer a été injustement dépossédé par le régime nazi et qu’il mérite d’être honoré pour sa prétendue résistance. Cependant, cette interprétation est largement contestée. Les critiques qualifient ces affirmations de tentative de légitimer le passé en minimisant la gravité de l’idéologie nazie.

Perspectives futures

Cette situation met en lumière des tensions persistantes en Autriche. Le débat sur la mémoire historique et le traitement du passé nazi reste vif. Les préoccupations concernant l’augmentation de l’extrême droite en Europe sont encore plus pressantes. La manifestation de mardi pourrait être un appel à une prise de conscience plus large de ces enjeux.

Les résultats de cette journée de protestation pourraient influencer d’autres événements à venir, tant au sein de l’Assemblée nationale que dans la société autrichienne. Le FPÖ devra répondre aux critiques croissantes qui entourent ses actions et ses choix programmatiques.

Sources

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