Centrafrique : Mission de l’ONU prolongée face à la pression américaine

Le Conseil de sécurité prolonge d’un an le mandat des Casques bleus en Centrafrique, malgré la pression des États-Unis. Une évaluation est prévue après les élections de 2026.

Centrafrique : Mission de l’ONU prolongée face à la pression américaine

Le 13 novembre 2025, le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de prolonger d’un an le mandat des Casques bleus en République centrafricaine. Cette décision intervient malgré les réserves exprimées par les États-Unis.

Contexte de la prolongation de la mission

La mission de maintien de la paix de l’ONU, connue sous le nom de Minusca, a été initialement déployée en avril 2014. Son objectif était de mettre fin à la guerre civile violente qui a éclaté après le coup d’État de 2013 contre le président François Bozizé.

Le mandat des Casques bleus a été étendu jusqu’au 15 novembre 2026. Cependant, le Conseil a évoqué une éventuelle réduction de cette mission à l’issue des élections prévues en 2026.

Les préoccupations américaines et la position des États-Unis

Lors des discussions, les États-Unis ont proposé un renouvellement de la mission pour seulement six mois. L’ambassadeur américain, Mike Waltz, a noté que cette approche aurait permis au Conseil de sécuriser davantage son mandat et ses priorités.

Les réticences de Washington s’inscrivent dans un contexte de coupes budgétaires qui impactent le financement des opérations de l’ONU. Cela a conduit à une nécessité de réduire le nombre de Casques bleus déployés mondialement.

Stratégie de réévaluation de la mission

Le Conseil de sécurité a décidé de réduire légèrement le plafond des soldats de la Minusca, le fixant à 14 046, contre 14 400 précédemment. Le Conseil a réaffirmé son souhait d’évaluer le nombre de soldats engagés après le processus électoral, prévu pour 2025-2026.

Dans cette optique, le Conseil a demandé au secrétaire général de l’ONU de préparer un rapport au sujet d’un possible transfert des responsabilités de maintien de la paix aux autorités centrafricaines. Ce rapport est attendu pour septembre 2026.

Le processus électoral et les défis à surmonter

Les élections essentielles devraient se tenir le 28 décembre 2025. On attend environ 2,3 millions d’électeurs pour ce quadruple scrutin, qui comprend des élections présidentielles, législatives, régionales et municipales.

Cependant, l’opposition a désigné un boycott, arguant que le gouvernement a verrouillé le processus électoral. Le président actuel, Faustin-Archange Touadéra, brigue un troisième mandat, ce qui complique davantage la situation.

Réactions à la prolongation du mandat

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, a souligné l’importance d’assurer un retour à la paix durable en Centrafrique. Cela est crucial, car cela conditionne le transfert ordonné des responsabilités aux autorités nationales.

De son côté, Marius Aristide Hoja Nzessioué, l’ambassadeur centrafricain, a accueilli cette prolongation comme un pas positif. Il a rappelé que son gouvernement travaille déjà pour préparer un retrait responsable des Casques bleus.

Il a mis en garde contre une transition précipitée qui pourrait compromettre les avancées réalisées jusqu’ici et a insisté sur le besoin de sécuriser entièrement le territoire avant de procéder à un retrait.

Conclusion

La prolongation d’un an du mandat de la mission de l’ONU en République centrafricaine marque une étape importante dans le maintien de la paix dans le pays. Les deux prochaines années seront déterminantes pour l’avenir de la nation, notamment à la suite des élections prévues. L’équilibre entre la présence des Casques bleus et la montée en compétence des forces locales sera essentiel pour la stabilité régionale.

Sources

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