Moldova : Un vote décisif en faveur du parti pro-européen face aux ingérences russes
Les élections parlementaires de Moldavie, tenues le 28 septembre 2025, ont été marquées par des allégations d’ingérence russe. Le parti pro-européen, le Parti d’Action et de Solidarité (PAS), a réussi à s’imposer avec environ 48 % des voix. Ce scrutin représentait un choix géopolitique crucial pour l’avenir du pays : se rapprocher de l’Union Européenne ou retourner vers l’influence de Moscou.
Un contexte tendu
Le scrutin s’est déroulé dans un climat de tensions exacerbé. Depuis plusieurs années, la Moldavie a engagé une politique d’alignement vers l’Ouest, obtenant le statut de candidate à l’UE en 2022. Cependant, la Russie, qui a déjà exercé une influence significative dans la région, a intensifié ses efforts pour déstabiliser le pays. Les responsables moldaves accusent la Russie de mener une guerre hybride, qui comprend des tentatives de corruption, des cyberattaques et des campagnes de désinformation.
Le PAS, avec Igor Grosu à sa tête, a été soutenu par un électorat désireux de garantir un avenir européen. En revanche, les partis pro-russes, comme le Bloc Électoral Patriote, ont obtenu autour de 25,6 % des voix. La diversité des voix en lice montre aussi un soutien considérable pour des options teintées de populisme et de nationalisme.
Déroulement des élections
Le jour des élections a été marqué par divers incidents. Des menaces de bombes ont perturbé plusieurs bureaux de vote, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. De plus, des cyberattaques ont visé les infrastructures électorales. Malgré cela, la participation a atteint près de 52 % des électeurs, un chiffre encourageant pour la démocratie moldave.
- Valeur des votes : Plus de 1,59 million de personnes ont voté.
- Vote à l’étranger : Environ 276 000 Moldaves ont exercé leur droit de vote depuis l’étranger.
- Résultats préliminaires : Le PAS en tête avec 48 %, suivi du Bloc Patriote à 25,6 %.
Répercussions politiques
Les résultats des élections pourraient influencer considérablement le paysage politique moldave. Le président en exercice, Maia Sandu, qui a exprimé son soutien au PAS, a souligné l’importance de contrecarrer l’ingérence russe. Sandu a voté avec l’espoir de maintenir la paix et l’orientation pro-européenne du pays.
Les élections donneront lieu à la formation d’un nouveau parlement de 101 sièges. Le président devra nommer un premier ministre, généralement issu du parti majoritaire. Cela signifie que le PAS devrait avoir la capacité de former un gouvernement stable, si ces résultats se concrétisent.
Les défis persistants
Les accusations d’interférences russes demeurent. Igor Grosu a déclaré que les tentatives de la Russie pour troubler le processus électoral ont été significatives. Malgré le succès apparent du PAS, les tensions pourraient persister, notamment avec des groupes pro-russes qui pourraient organiser des manifestations dans les jours suivants les élections.
Les craintes que la situation échappe au contrôle des autorités sont réelles. Les rumeurs de troubles organisés pour perturber la période postélectorale alimentent l’inquiétude des citoyens et des observateurs.
Une analyse à long terme
Ce scrutin représente bien plus qu’un test pour les partis politiques. C’est un baromètre des sentiments des Moldaves face à l’influence russe et leur désir d’un avenir européen. Le rôle de la diaspora moldave se dessine aussi comme un facteur déterminant dans ce processus. L’engagement du vote à l’étranger était notable lors des élections passées, avec une majorité soutenant les partis pro-européens.
Dans les jours à venir, il sera crucial d’observer comment les élections impacteront la stabilité interne de la Moldavie. Les menaces d’ingérence et les manifestations prévues posent des questions sur la capacité du nouveau gouvernement à gouverner paisiblement et à poursuivre son objectif pro-européen.
Conclusion
Les élections de 2025 en Moldavie sont un tournant pour le pays. Le succès du PAS souligne un désir fort de la part des citoyens de s’orienter vers l’UE. Néanmoins, les défis liés à l’ingérence russe et aux tensions internes restent préoccupants. L’avenir politique de la Moldavie dépendra de la capacité de ses dirigeants à naviguer entre ces forces antagonistes.
