
Niger: Des victimes civiles après des frappes aériennes sur des djihadistes
Des frappes aériennes menées par l’armée du Niger ont laissé des dizaines de victimes civiles en début de semaine. Ces alertes ont été rapportées par des sources locales à l’Agence France-Presse (AFP) le 26 septembre. Les frappes visaient des groupes djihadistes opérant dans l’ouest du Niger, près de la frontière avec le Mali.
Cette région du Niger est marquée par des attaques récurrentes de groupes terroristes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation État islamique. La situation est particulièrement tendue depuis que la junte a pris le pouvoir il y a deux ans. Malgré les efforts de l’armée, les raids d’une telle ampleur témoignent des défis persistants.
Contexte des frappes aériennes
Les frappes aériennes de l’armée sur Injar, un village situé dans le département de Filingué, ont été décrites comme ciblant des terroristes circulant à moto. Les événements tragiques de cette semaine sont loin d’être isolés. En janvier 2024, des frappes similaires avaient également causé la mort de civils après des attaques sur des positions militaires à Tyawa, près de la frontière avec le Burkina Faso.
Depuis des années, les populations locales sont témoins d’attaques par des groupes armés utilisant des motos pour se déplacer rapidement. Ce mode d’opération a compliqué les efforts de lutte contre le terrorisme. Le général Abdourahamane Tiani, chef du régime militaire, a récemment envoyé un colonel pour présenter des condoléances aux familles des victimes et exprimer sa compassion à ceux qui ont perdu des proches.
Victimes et conséquences des frappes
Le bilan exact des frappes aériennes n’a pas encore été confirmée par les autorités, mais plusieurs médias locaux évoquent des « dizaines de victimes ». Ces tragédies soulignent la fragilité de la situation sécuritaire et les risques encourus par la population civile.
Le colonel Boukar, gouverneur de la région de Tillabéri, a rencontré les blessés et a mis en garde la population sur l’utilisation des motos. Selon lui, cela complique la distinction entre les djihadistes et les civils innocents. La région continue d’être sous un état d’urgence depuis 2017, qui confère des pouvoirs exceptionnels à l’armée pour mener des opérations contre les groupes armés.
Un appel à la prudence
Les autorités locales incitent la population à respecter les mesures de la loi martiale en place. Le colonel a demandé aux habitants de ne pas utiliser de motos afin d’éviter toute confusion lors des opérations militaires. Cela peut sembler une nécessité, mais cela complique également la vie quotidienne des citoyens, souvent pris entre les feux croisés de la violence et des mesures de sécurité strictes.
Les opérations militaires, bien que essentielles à la lutte contre le terrorisme, doivent être menées avec prudence. Un nombre élevé de victimes civiles pourrait nourrir un ressentiment encore plus fort contre l’armée et aggraver la situation sécuritaire sur le terrain. Il est crucial que les forces armées mettent en œuvre des stratégies qui minimisent les dommages collatéraux.
Conclusion
Les frappes aériennes récentes au Niger illustrent la douleur persistante des populations confrontées à la violence des groupes terroristes et aux mesures de répression. La situation est complexe et nécessite une approche équilibrée pour protéger les civils tout en combattant efficacement les menaces terroristes. La communauté internationale continue d’observer la situation avec gravité, espérant une amélioration de la sécurité et une stabilité durable dans cette région troublée.