
Réactions à la libération de Boualem Sansal : joie et colère
Le 12 novembre 2025, l’annonce de la libération de Boualem Sansal a suscité des réactions variées, marquées par une joie palpable, mais aussi par une colère persistante. L’écrivain algérien, emprisonné pendant un an pour ses opinions, a vu son cas étroitement suivi par des cercles intellectuels et politiques en France. A 80 ans, Boualem Sansal reste une figure emblématique de la résistance littéraire.
Un an d’emprisonnement
Boualem Sansal a été emprisonné arbitrairement, une situation qui a soulevé de nombreuses controverses. Les écrivains consultés par Le Monde des livres ont exprimé leurs sentiments mitigés. Alors que certains célébraient sa libération, d’autres soulignaient l’humiliation et la douleur vécues durant son incarcération.
Erri De Luca, un écrivain italien, a déclaré, « Je ne peux pas me mettre à sa place, mais c’est comme si je sortais de la cellule avec lui. » D’autres voix se sont élevées pour dénoncer le caractère politique de cette arrestation.
Réactions émotionnelles
Amélie Nothomb a exprimé une certaine joie : « Quel soulagement ! » Cependant, elle a également mis en garde, souhaitant que Sansal ne sorte pas trop marqué de cette expérience traumatisante. Jérôme Ferrari, lauréat du Prix Goncourt, a souligné l’impact dévastateur de la détention. Pour lui, « à son âge, d’avoir été pris en otage dans un conflit entre états est insupportable. »
La notion de pardon
Les interprétations politiques de sa libération ont divisé les opinions. Nathalie Azoulai a exprimé une inquiétude profonde face à l’annonce du président algérien qui a évoqué un « pardon » accordé à Sansal. Elle a relevé que « le mot ‘pardon’ me glace, étant donné qu’il n’a rien fait de mal. » La majorité des écrivains conviendraient qu’un auteur ne devrait jamais être emprisonné pour des raisons artistiques ou intellectuelles.
Une autre perspective, exprimée par Laurent Mauvignier, met en lumière la nature problématique du mot « pardon », qui pose la question de la légitimité de l’emprisonnement initial. Selon Mauvignier, « que ce soit un pardon et non une simple libération, c’est plutôt étrange. »
Contexte et répercussions
Cette situation met en avant les tensions persistantes entre l’Algérie et la France, surtout dans les logiques de soutien aux voix dissidentes. L’incarcération de Sansal a été perçue par certains comme un moyen de pression politique. Dans ce contexte, la libération du romancier pourrait être vue comme une avancée, tout en laissant un goût amer et des questions ouvertes.
Conclusion
La libération de Boualem Sansal est un événement qui marque le paysage littéraire et politique actuel. Bien que célébrée par certains, elle est également le symbole d’un combat plus vaste pour la liberté d’expression. Ce cas soulève des réflexions essentielles sur l’interaction entre littérature, politique et droits de l’homme. Les écrivains continuent à appeler à la vigilance face aux abus de pouvoirs.





