
Suspension des Activités de l’Organisation Mondiale Contre la Torture en Tunisie
Le 5 novembre 2025, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a annoncé la suspension de ses activités en Tunisie pour une durée de trente jours. Cette décision a été prise par les autorités tunisiennes et marque un nouveau coup dur pour la société civile dans le pays.
Contexte de la Suspension
L’OMCT a signalé que durant cette période, elle ne pourra pas offrir d’assistance directe aux victimes de torture et à leurs familles. Ce gel des activités est le dernier en date d’une série de mesures visant plusieurs ONG opérant en Tunisie.
La décision de suspension de l’OMCT intervient après que d’autres organisations, comme l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), ont également vu leurs activités interrompues. Ces suspensions sont souvent justifiées par les autorités par des infractions présumées aux régulations sur les associations.
Réactions des ONG et de la Société Civile
Les responsables de l’ATFD ont réagi en dénonçant ce qu’ils perçoivent comme une campagne d’intimidation. Ils craignent des répercussions, notamment la dissolution de leurs organisations. La présidente de l’ATFD a affirmé que l’association avait régularisé sa situation et qu’elle déposerait un recours contre la décision.
Le climat actuel en Tunisie est marqué par une forte répression des droits humains. De nombreuses ONG estiment que cette vague de suspensions fait partie d’une stratégie organisée pour réduire les voix critiques à l’égard du gouvernement.
Les Accusations Contre les ONG
Depuis l’accession au pouvoir de Kaïs Saïed, le président tunisien a fréquemment accusé les ONG de recevoir des financements en provenance de l’étranger, qu’il qualifie de « ingérence flagrante » dans les affaires internes du pays. Il a notamment évoqué l’existence de « sommes faramineuses » envoyées par des acteurs étrangers, alimentant un discours anti-ONG dans le pays.
Récemment, certains médias, relayant des informations parfois non confirmées, ont évoqué des enquêtes sur des financements étrangers reçus par des organisations, y compris des allégations impliquant des noms célèbres comme George Soros. Ces accusations alimentent les tensions entre le gouvernement et la société civile.
Historique des ONG en Tunisie
Depuis la Révolution de 2011, la question du financement des ONG resurgit souvent dans le débat public. Après le soulèvement, la Tunisie a bénéficié de nombreux soutiens internationaux, destinés à accompagner la transition démocratique. Toutefois, des doutes subsistent quant à l’origine de ces fonds, exacerbant la méfiance des autorités.
La situation sociopolitique actuelle est préoccupante, avec des restrictions grandissantes sur les libertés fondamentales. Les ONG, qui jouent un rôle crucial dans la défense des droits de l’homme, se retrouvent dans une position de vulnérabilité, amplifiant le besoin d’une vigilance constante de la communauté internationale.
Conclusion
La suspension des activités de l’OMCT en Tunisie illustre les défis majeurs auxquels fait face la société civile dans le pays. Les autorités continuent de restreindre les actions des ONG, ce qui soulève des questions sur la situation des droits humains et les libertés fondamentales. La pression sur les organisations travaillant pour la protection des droits des victimes de torture est inquiétante. La communauté internationale doit rester attentive aux évolutions en cours en Tunisie.





