
Contraceptives USAID en Belgique : une situation complexe
Un stock de contraceptifs, financé par l’USAID, s’accumule à Geel, en Belgique. Ce stock est évalué à près de 10 millions de dollars (environ 8,51 millions d’euros). Les millions de pilules, implants et dispositifs intra-utérins (DIU) sont toujours utilisables jusqu’en 2031. Cependant, ces produits étaient destinés aux pays africains les plus pauvres, qui souffrent d’un manque d’industrie pharmaceutique.
Contexte et enjeux
Depuis début 2025, l’USAID subit des changements importants sous l’administration Trump. Des tentatives ont été faites pour négocier la revente de ce stock à des ONG ou des acteurs privés, notamment la Gates Foundation ou MSI Reproductive Choices. En juin, une directive américaine a ordonné la destruction du stock. Cela impliquerait une incinération planifiée en France, dont le coût est supérieur à l’envoi des produits vers les pays bénéficiaires.
Les efforts des ONG, des mouvements féministes et de la société civile ont empêché cette destruction jusqu’à présent. Le 11 septembre, les autorités américaines ont déclaré de manière erronée au New York Times que le stock avait été détruit. Cependant, les autorités flamandes ont confirmé que le stock était toujours présent à Geel.
Problèmes de transparence et de responsabilité
Cette situation embrouillée met en lumière la grande confusion engendrée par le démantèlement de l’USAID. L’agence américaine ne répond plus aux demandes d’informations, malgré ses obligations de transparence concernant l’aide publique au développement. Chemonics, son principal contractant, demeure également silencieux sur ses activités.
La société suisse Kuehne + Nagel, qui détient le stock à Geel, conserve les produits sans qu’aucune partie ne prenne la responsabilité de leur gestion. La seule certitude actuelle est que le maintien de ce stock est coûteux, avec des frais de stockage annuels estimés à plusieurs centaines de milliers d’euros, apparemment financés par les contribuables américains.
Cadre légal et risques associés
La décision américaine de détruire le stock sur le sol européen soulève des questions sur sa légalité. La réglementation européenne interdit tout transfert transfrontalier de déchets sans notification préalable. Aucunes notifications n’ayant été faites, tout transfert en France ou ailleurs serait illégal. Par ailleurs, la législation flamande est similaire à la loi française, interdisant l’incinération ou l’élimination de médicaments encore utilisables sans exemption, ce qui n’a jamais été demandé en Belgique ou en France.
Conclusion
La gestion des contraceptifs stockés en Belgique soulève de nombreuses interrogations sur la transparence et l’efficacité de l’USAID dans cette affaire. Ce dossier met en exergue l’importance de la responsabilité dans la gestion des ressources destinées à l’aide humanitaire, ainsi que la nécessité de respecter les réglementations environnementales. Les conversations doivent se poursuivre pour trouver une solution satisfaisante pour ces contraceptifs qui sont, par leur nature, essentiels à la santé reproductive de millions de personnes.





